Si il y a de multiples débouchés sur la bioluminescence (biologie, médecine…), la maitrise de la production de cette lumière comme une source d’éclairage capable de rivaliser avec les Éclairages Publics en est-elle une?
Rien n’est moins sûr !
La bioluminescence permet d’ouvrir le nécessaire débat sur la sobriété lumineuse et le questionnement à notre rapport à l’obscurité, et au besoin d’apport de lumière artificielle la nuit, mais ARRETEZ DE PITCHER vos levées de fond et de laisser dire en interviews *que vous allez révolutionner l’éclairage urbain*.
Une citation de Schopenhauer ou de DaVinci ne fait pas une réalité technologique.
La bioluminescence est un phénomène complexe qui dans la nature n’existe jamais pour « s’éclairer » mais pour communiquer, leurrer, assurer la reproduction, se protéger etc…
Créer, maintenir et entretenir ce phénomène lumineux fragile nécessite des infrastructures lourdes pour rentrer dans le cadre contraignant de l’usage en éclairage de l’espace public.
Contrairement à ce que vous n’expliquez jamais : Les algues, le plancton, les bactéries, les plantes le tout à la sauce bioluminescente, nécessitent la mise en œuvre de moyens conséquents pour reproduire et assurer les conditions de leur survivance, le tout pour une production de lumière infime au regard de la physiologie humaine. Complaisamment, peu viennent vous questionner sur ces sujets.
- Quels sont les infrastructures nécessaires à l’exploitation d’un « système vivant » non autonome dans l’espace public ?
- Quels seraient les contraintes de maintenance, de fonctionnement, de périodicité de ces systèmes ?
- Et surtout, pour quelle quantité de lumière produite ?
Car là où les faibles lumens bioluminescents viennent se fracasser sur le mur de la réalité, c’est dans l’espace public que vous prétendez révolutionner. C’est dans la proximité voire la juxtaposition avec d’autres dispositifs lumineux existant comme en ville, ou une partie de l’éclairage est de gestion publique mais aussi privée. Ville où l’œil humain n’active jamais sa vision scotopique.
Imaginez donc la réglementation draconienne du législateur pour interdire par ailleurs tous les systèmes pouvant (dès la vision Mésopique) devenir facteur d’éblouissement, de luminances trop fortes ou d’éclairements plus efficients que des systèmes bioluminescents.
Hors d’un bannissement règlementaire, restaurant du coin, cinéma, panneau publicitaire, éclairage d’immeuble, phares des véhicules, voir même écran de smartphone seront toujours présents et plus intéressants à utiliser car moins couteux, plus efficients, plus polyvalents.
Alors oui, parlez-nous de bioluminescence pour des espaces clos, de l’immersif pour réfléchir, éventuellement pour du balisage, ou de la signalétique… mais arrêtez de faire croire que cette techno-solution poétique est la réponse.
Et ARRETEZ avec vos Photoshop, on n’est pas dans Avatar…
Images Bullshit générées par MidJourney
/imagine centre ville urbain de nuit sombre avec uniquement de l’éclairage bioluminescent, pas d’éclairage jaune ou blanc, effets d’eclairage bioluminescents sur le mobilier urbain et le sol. vue à hauteur d’homme, avec des personnages, des bâtiments, quelques arbres luminscents dans une ambiance bleu-vert, ultraréaliste , Octane render, format panoramique –v 5
Publié sur LinkedIn le 10 Mai 2023